Copes, formation pour les professionnels de l’enfance, de l’adolescence et de la famille
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StageEX25-217 4200 €
Prise en charge de la maltraitance chez l'enfant

20-21 oct. 2025

Durée : 14 h sur 2 jours

Pontoise

La maltraitance, quel que soit son mode d’expression, entrave les capacités de penser et d’agir des enfants qui en sont victimes, ainsi que celles des professionnels qui les prennent en charge. Présentes dans tout milieu socio-économique, les conduites de maltraitance ne sont pas l’apanage des familles les plus défavorisées mais doivent être considérées comme les stigmates de fonctionnements familiaux pathologiques. Pouvant s’exprimer de manières bien diverses (négligences, carences, violences…), les vécus de maltraitance se caractérisent, de fait, par des symptomatologies variées qui endommagent le corps et la psyché. Savoir repérer ces signes permet de proposer des prises en charge plus adaptées pour ces enfants et leurs familles.

À l’arrivée dans les services hospitaliers, les corps blessés et parfois fracturés de ces enfants doivent alerter les professionnels sur la raison de leur présence. Tout comme les états du corps sont intimement liés aux états psychiques, il convient d’aller au-delà de l’investigation somatique pour prendre en charge au mieux ces jeunes patients. La violence physique laisse des traces visibles, mais également invisibles qui doivent être prises en considération dans la réflexion diagnostique.

À la maltraitance physique subie par ces enfants s’ajoutent bien souvent des carences affectives et des ruptures itératives qui mettent à mal le lien à l’autre et traumatisent la psyché. Les répercussions de ces vécus de maltraitance peuvent ainsi résonner à plusieurs niveaux du développement de l’enfant. Les profils de ces enfants se caractérisent souvent par une symptomatologie plus ou moins bruyante qui marque leur appareil à penser et s’exprime parfois sur leur propre corps, en plus des blessures déjà présentes sur celui-ci.

Face à certaines situations cliniques, un trop-plein d’émotions et des identifications trop fortes à ces petits patients guettent les professionnels qui risquent alors de se retrouver en difficulté dans leur pratique quotidienne. Par mécanisme de répétition, ces enfants ont tendance à faire revivre aux professionnels l’emprise relationnelle violente qu’ils ont subie de la part d’autrui. Difficile alors, face à ces jeunes venant mettre en péril, souvent par détresse, les cadres institutionnels, de rester vigilant sur la place et le rôle de chacun dans l’équipe. Confrontés à ces situations où la violence est si prégnante qu’elle devient impensable, ils peuvent être envahis par un sentiment d’impuissance et d’incompréhension qui doit être élaboré collectivement pour pouvoir être transformé.

En prenant pour assise le développement normal de l’enfant, il s’agira dans un premier temps d’appréhender les effets psychopathologiques de la maltraitance et de la séparation. Différents tableaux cliniques pourront être présentés par le formateur pour illustrer ces aspects. Par la suite seront abordés les signes qui permettent de repérer des situations de maltraitance intra et extrafamiliales pour mieux comprendre les dynamiques en jeu. Il s’agira de montrer comment les pathologies du lien dont souffrent ces familles contaminent l’enfant et le professionnel. Enfin, un temps sera consacré aux aspects administratifs et judiciaires spécifiques à cette problématique.

Comment se positionner face aux situations de mineurs en danger ? Quand décider de signaler une information préoccupante ? Face à ces situations délicates, le dialogue entre professionnels est indispensable. Le devenir de ces enfants engage nécessairement la neutralité attendue des professionnels qui peuvent se sentir très impliqués dans la prise en charge de ces jeunes en danger. Une bonne connaissance des procédures et des prises en charges administratives et judiciaires permet aux professionnels de mieux comprendre le rôle de chacun pour répondre au mieux à l’urgence rencontrée.