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Soigner l’esprit : quels processus ? Une journée avec Didier Houzel

Les soins somatiques s’appuient sur les lois de la physique et de la chimie appliquées aux êtres vivants. Qu’en est-il pour les soins psychiques ? En tant que soignants, que faisons-nous ? Qu’évitons-nous de faire ? Quelle place occupons-nous et quelle place laissons-nous au patient ?

Deux axes guideront ma réflexion : le premier concerne le ou les cadres au(x) quel(s) nous nous référons ; le second le ou les processus que nous favorisons.

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Les soins physiques répondent à des protocoles précis : dosages, moments d’absorption des médicaments, durée des prescriptions, gestes chirurgicaux ou autres, qui s’imposent. Les soins obéissent à des protocoles rigoureux que le soignant doit appliquer. Par contre, le cadre dans lequel le protocole est mis en œuvre est secondaire. Les soins relationnels n’obéissent à aucun protocole. Par contre, ils se déroulent à l’intérieur d’un cadre précis, défini au plus juste pour que l’inattendu y trouve sa place. L’opposition entre protocole et cadre est pour moi essentiel.

Nous utilisons volontiers des métaphores pour décrire nos actions thérapeutiques. Je viens d’en utiliser une : le « cadre ». Bien d’autres sont à notre disposition : « contenant », « contenu », « enveloppe », « peau psychique », « moi-peau », etc. Nous avons besoin de ce niveau métaphorique pour nous représenter ce qui se passe entre nous et nos patients et pour être en empathie avec leurs propres états psychiques. Mais, ne faut-il pas, au-delà des métaphores, s’interroger sur le ou les processus qui sont à l’œuvre et que nous cherchons à favoriser, mais que nous ne maîtrisons pas. C’est la raison du choix de mon titre « Je le pansais, Dieu le guérit », citation du chirurgien de la Renaissance, Ambroise Paré, que Freud aimait rappeler : nous faisons ce que nous pouvons pour favoriser un processus de guérison, mais ce processus nous dépasse. Nous pouvons, par contre, essayer de le comprendre. C’est vers les concepts de stabilité, et plus précisément de stabilité structurelle, que mon expérience clinique et ma réflexion théorique m’ont orienté. Quels sont les processus qui aident les patients à intégrer et à stabiliser leur monde intérieur ?

Didier Houzel

Animé par Didier Houzel, Bernard Golse, Jean-Claude Guillaume, Geneviève Haag, Suzanne Maiello, Riccardo Lombardi, Hélène Suarez-La