Copes, formation pour les professionnels de l’enfance, de l’adolescence et de la famille

Troubles de l’identité sexuelle à l’adolescence

 Colloque organisé par le Collège International de L’Adolescence (CILA)

Samedi 18 mars 2023

Quoiqu’en disent certains, qui imaginent que l’adolescence est une pure création de la modernité, l’adolescence a toujours existé, et avec elle de multiples formes de vacillement de l’identité sexuelle. Au moment où l’adolescent est sommé de se trouver, de savoir qui il est à partir des traces de ses conflits infantiles, le remaniement de ses identifications trouble le jeu de son sentiment d’identité. La quête narcissique de l’adolescence est largement infiltrée d’interrogations sur sa sexualité, ce que Freud avait déjà repéré en 1905 en évoquant les homosexualités transitoires de l’adolescence. Aujourd’hui, nous entendons dans nos pratiques respectives nombre d’interrogations d’adolescents sur leur bisexualité, leur romantisme sans sexe ou bien d’autres propos chargés d’ambiguïtés, suggérant que la sexualité et son cortège de fantasmes s’élaborent tout au long du processus adolescent. Au moment où les questions de genre s’imposent dans le champ social comme scientifique, où la théorie du genre et la représentation d’une fluidité des identités sexuées semblent parfois remettre en cause l’idée d’un déterminisme inconscient au profit du contexte politico-social, il est temps de rappeler que cette question est indissociable des tourments de l’adolescence.

Au-delà des réflexes psychopathologiques de type diagnostique, ou encore du clivage entre les « pour » et les « contre », nous tentons d’ouvrir un dialogue loin de toute perspective réifiante afin de penser ces problématiques en lien avec les évolutions cliniques de notre temps. Cette nécessité de renouvellement, voire de certaines clarifications théorico-cliniques, apparaissent indispensables pour sortir du contexte idéologique qui s’empare de ce sujet devenu brûlant. Ouvrons donc le champ de nos représentations : plutôt que de maintenir le conflit, laissons vivre le débat afin que tout clinicien de l’adolescence puisse entendre l’adolescent là où il se situe, au risque d’un trouble partagé.